Pierre DARDOT
Philosophe, spécialiste de Hegel et de Marx, il a notamment cosigné, avec le sociologue Christian Laval, La Nouvelle Raison du monde. Essai sur la société néolibérale (La Découverte, 2009) et récemment une somme intitulée Marx, prénom : Karl (Gallimard, 2012). En 2014 il cosigne à nouveau avec Christian Laval, Commun, un essai sur la révolution au XXIeme siècle, éditions La Découverte, et en 2016 “Ce cauchemar qui n’en finit pas”, la Découverte.
Les auteurs y essaient de définir le contenu possible de cette idée, car il apparaît désormais à beaucoup que la propriété n'est plus ce droit naturel magnifique menacé par le commun, mais au contraire une source de menace sur la survie même de l'humanité.
Dardot et Laval disent d’emblée que c'est une illusion de vouloir réduire cette idée du commun à celle de biens communs conçus comme des réserves d'indiens, (la banquise par exemple) ou de sanctuariser quoi que ce soit dans un monde capitaliste qui impose partout sa loi. Tout sera miné par la logique du profit pour le profit, si le commun est limité à un sauvetage d'espèces en voie de disparition, l'isolation de domaines inaccessibles à la main de l'Homme, ce qui est illusoire.
Dans leur introduction les auteurs rappellent la phrase de Louis XV, "après moi le déluge". C'est peut-être le déluge qui forcera l'humanité en proie au fatalisme et aux opiums marchands, à se poser la question d'un monde non plus guidé par l'égoïsme mais par la coopération et le partage.