Hervine de BOODT

Auteure, comédienne

Hervine De Boodt a suivi une formation de comédienne au cours Claude Mathieu et à l’Atelier du Théâtre du Rond-Point. Elle a joué sous la direction de Jean-Louis Benoît, Daniel Berlioux dans Le personnage combattant de Jean Vauthier, Anne Benoît dans La jalousie du barbouillé et Les fâcheux, J-L Jacopin dans Arrêt facultatif et Trahisons de Pinter.
 En 1998, elle intègre la Compagnie Florian Sitbon pour y interpréter Erstling dans Le parc de Botho Strauss, Clytemnestre dans Les mouches, Adriana dans Maricela …Elle a également joué 3 rôles dans Top girls de Caryl Churchill mis en scène par F.Rocaboy, Lady Chatterley dans L’amant de Lady Chatterley mise en scène par J.Lagarde, Ange dans Le roi d’Islande de Jean-Pierre Milovanoff mise en scène par D.Nimsgern, Margarine dans La grève des fées mise en scène par P.Bureau, le Shaga dans Le Shaga de Duras mise en scène par C.de Luca.
 Voix off, elle a aussi participé à plusieurs opéras à Lyon, Paris, Massy et à l’Opéra Comique et travaille pour les fictions de France-Culture tout en s’entraînant à l’Atelier René Loyon : lectures mises en espace de Ah solitude d’O’Neill, Si c’était moi de Natasha Cashmann, Djebels de Daniel Lemahieu.
 En 2004, elle crée sa compagnie, La Carambole Mûre. Elle écrit, joue, met en scène et adapte : Fanfare, Madras…, Trois contes à poils et à écailles, Pacamambo de Wajdi Mouawad, Anaïs Nin, à fleur de mots. Ses productions sont jouées en Avignon, à Paris et en tournée.

Hervine de Boodt à propos de son adaptation:
“J’ai découvert Anaïs Nin à l’âge de 14 ans, en lisant “Venus Erotica” : un tabou forcément délicieux à transgresser même si je n’avais pas encore conscience de la modernité et de la singularité de cette auteure. Ce n’est que bien plus tard que je me suis intéressée à son journal, écho psychologique à mes préoccupations de femme et d’artiste. Mon rapport aux mots d’Anaïs devint tellement obsédant que ma “libération” ne fut possible que par la maïeutique de la représentation. Je m’attelai donc à une adaptation du journal (1931/1934) et de deux interviews données sur France-Culture (1969) et Radio-Canada (1970). Il me semblait judicieux de confronter les propos d’une femme reconnue, d’un certain âge, pleine de toutes les expériences de sa vie à cette même femme en situation d’existence fébrile plus de trente ans auparavant. Présent et passé entremêlés où finalement la jeunesse éclabousse le futur de toute son insolence.”

Anaïs Nin
Artiste de l’intime
Journal
Fille du compositeur cubain Joaquín Nin et de son épouse d’origine danoise, Anaïs Nin fréquente  les milieux artistiques dès son plus jeune âge. C'est à 11 ans qu'elle découvre l'écriture. Elle y trouve la seule issue salvatrice possible à son drame intime : sa fascination amoureuse pour son père. Elle commence alors à tenir un journal, publié ultérieurement sous le titre 'Journal d'enfance'. Après une enfance à Neuilly  et une adolescence à New York  elle épouse un banquier et revient avec lui en France. En 1929, elle s'installe à Louveciennes,  dans la maison où elle continue à écrire son célèbre Journal (15.000 pages dactylographiées !) et qui devient l'un des salons littéraires et artistiques des Années  folles. Elle y reçoit Henry Miller (dont elle préfaça 'Tropique du Cancer” en 1934) et son épouse June, le psychanalyste Otto Rank , Antonin Artaud, Brassaï et toute la communauté américaine en exil. Anaïs Nin entretient également une correspondance avec D.H Lawrence, l’auteur de L’Amant de Lady Chatterley, et lui consacre un essai. De retour aux Etats-Unis, elle placera tous ses écrits sous le signe de l’érotisme et de l’inconscient.

Amoureuse passionnée, à l’écoute de son inconscient, elle a livré son intimité avec audace et profondeur dans son Journal. Elle a osé, la première, lever le voile sur les mystères du désir féminin. En 1966, un éditeur new-yorkais publie le premier tome du journal intime d’une inconnue de 63 printemps au visage de poupée japonaise : Anaïs Nin. Le succès est colossal : des millions de lectrices se passionnent pour cette vie dévorée par le démon de l’amour et de l’art.

Psychanalyse
Culpabilisée par son attirance envers son père, Anaïs se rend chez René Allendy, fondateur, avec Marie Bonaparte, de la Société psychanalytique de Paris et praticien hors du commun L’analyse tourne court : René Allendy ramène son cas à un banal œdipe, ce qu’elle juge réducteur. Après l’avoir séduit, elle le quitte pour le disciple favori de Freud : Otto Rank, avec l’espoir d’être mieux comprise, lui qui affirme que la névrose peut être le symptôme d’une ambition artistique inaccomplie. Cette fois, le courant passe. Après six mois de thérapie, en 1934, Anaïs lui annonce son désir de devenir analyste… et se donne à lui ! Rank l’accepte comme assistante à New York. Expérience de courte durée : Anaïs Nin retournera vite vers son territoire préféré, elle-même.

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