L philosophie comme thérapie

Sujet du 29 septembre 2007 

LA PHILOSOPHIE COMME THÉRAPIE
Notre invité : Jean-Luc BERLET, Docteur en philosophie
Auteur de 2 livres
Président de l’Assoc. ACCORDPHILO dep. 2002, Enseignant à L’I.S.G de Paris
 
Il peut sembler prétentieux de vouloir penser nos plaies par la philosophie, alors que toutes les thérapies psychologiques spiritualistes et corporelles ont le vent en poupe.
Mais la philosophie peut être un moyen complémentaire de thérapie et s’appliquer en particulier au DÉSESPOIR ,maladie intellectuelle par excellence…
Car malgré un optimisme de façade les  écanisme d’autodestruction font ravage :
La consommation accrue d’antidépresseurs, les suicides au travail, les sports extrèmes, le tabagisme, l’alcoolisme…..
En France il ya 2 auteurs en particulier qui ont décrit leur recours à la philosophie comme remède à leurs maux existentiels.
C’est Alexandre JOLLIEN dans son livre LA CONSTRUCTION DE SOI où il entre en dialogue avec les philosophes comme SCHOPENHAUER,Spinoza,
Montaigne, Epicure
Il faut dire qu’A.JOLLIEN est un infirme moteur cérébral suite à un accident de naissance – strangulation par le cordon ombilical. Et qu’il est arrivé à dépasser son désespoir de naissance à l’aide de la philosophie et des philosophes. En un mot, il est devenu un sage de notre temps.
Le 2e auteur – on l’a déjà triaité ici-même – c’est J-Louis CIANNI qui a écrit le livre « La philosophie comme remède au chômage » à partir de sa propre expérience , à savoir celle d’un cadre supérieur licencié à la cinquantaine. Il a donc connu l’enfer du vide relationnel et de la perte de son statut social en tant que chômeur et s’est plongé  dans la lecture des œuvres de SOCRATE, SPINOZA, EPICURE, SÉNÈQUE, Montaigne, DIDEROT, HEIDEGGER…
Et y a trouvé la force de s’en sortir et même à retrouver un emploi - après la publication de son livre - comme directeur de l a communication dans le secteur public.
Puis j’ai pensé aux expér. De CONSULTATION PHILOSOPHIQUE initié en France par Marc Sautet et qui ne sont jamais vraiment développés contrairement à ce qui se passe en A ll., en Suisse, au Canada, en Belgique, aux Pays-Bas ou en Scandinavie.
Dans son livre UN CAFE POUR SOCRATE M. Sautet rapporte le cas de son premier client qui avait tout pour être heureux – 1 job, 1 femme, des enfants, un bon revenu – mais qui s’ennuyait à mourir. Il demandait à M.S. au nom de quoi ne pas se suicider. Rien que ça !
Et contrairement à Lacan qui a quelques suicidés sur la conscience, M. S. a pu le convaincre de ne pas sauter le pas.
Que faisons nous d’autre ici dans les café philo ou de débat de société que de rechercher du SENS ?
Tous nos maux ne sont pas réductibles aux blessures de notre enfance. Il y en a qui proviennent de notre mode de vie ou de certains accidents de parcours.
Notre époque malgré un optimisme affiché est quand m^me enclin à un certain désespoir qui est cette absence de sens après la mort des utopies et des religions auxquelles on n’arrivent plus à croire.
Le désespoir est donc une sorte de maladie intellectuelle et c’est justement une thérapie intellectuelle qui lui convient le mieux. La thérapie par le LOGOS.
Il faut arriver à une certaine sagesse.
Mais notre société est justement aux antipodes de la sagesse. Nous sommes conditionnés et robotisés par le cycle infernal PRODUCTION-CONSOMMATION.
Les nouveaux jeux de cirque s’appellent
STAR SYSTEM
LOFT STORY
SPÔRT BUSINESS
REALITY SHOW
On nous conditionne à vivre nos désirs par PROCURATION pour oublier un vide désespérant.
Evidemment ce vide on ne doit pas l’avouer, car l’air du temps est à l’EUPHORIE et l’autodestruction se fait en cachette et en solitaire.
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