Le mythe de la croissance

 MARDI 25 mars 2014

Université Populaire: DEMAIN, QUELS HUMAINS?
Mairie 2ème, 8, rue de la Banque, métro: Bourse

INVITÉE: DOMINIQUE MEDA, sociologue et philosophe
THÈME: LE MYTHE DE LA CROISSANCE

J’ai le grand plaisir de vous présenter notre invitée Dominique MEDA qui est philosophe, énarque, professeure de sociologie à l'Université Paris Dauphine et qui occupe une chaire de Reconversion écologique, de l’Emploi et des politiques sociales au Collège d’Études Mondiales au sein de la Fondation Maison des Sciences de l’Homme (FMSH). Elle est aussi spécialiste des questions d'égalité professionnelle hommes-femmes et a consacré un livre à la question des rôles au sein de la famille: Le Temps des femmes. Pour un nouveau partage des rôles (2008).
 Par ailleurs elle fait partie des membres fondateurs du Forum pour d’Autres Indicateurs de Richesse (FAIR) et a écrit :
·      Au-delà du PIB. Pour une nouvelle mesure de la richesse (2008)
Elle est surtout connue comme spécialiste du travail, au moins trois de ses ouvrages en témoignent :
·      Réinventer le travail (avec Patricia Vendramin, 2013)
·      Quel travail voulons-nous ? (avec Jan Kraus, Patrick Légeron et Yves Schwartz, 2012)
·      Travail. La révolution nécessaire (2010)
Connaître ces autres facettes est important pour débattre de son dernier livre : La mystique de la croissance. Comment s'en libérer ? (2013)

Dominique Meda a l’art de bousculer la pensée dominante. En 2012 elle a plaidé pour la diminution du temps de travail qui a pourtant mauvaise presse. Depuis 2013 elle critique l’obsession de la croissance, ce qui est une hérésie pour les économistes orthodoxes et les entreprises qui courent après les gains de productivité. Sans croissance pas d’EMPLOI, voilà la doxa généralement admise, et je suppose qu’elle est aussi en partie partagée dans cette salle.
Sans parler de DÉCROISSANCE, D. Meda nous propose une autre voie pour  la prospérité, celle où l’on prendrait SOIN des BIENS COMMUNS de l’Humanité. En fait, il faudrait civiliser la croissance, revenir à la sagesse des philosophes grecs, celle des LIMITES et de la bonne mesure. En cela elle est  en phase avec deux économistes contemporains : AMARTYA SEN et JEREMY RIFKIN (la 3e révolution industrielle). Elle met l’accent sur  d’autres valeurs que les valeurs marchandes: tout ce qui ne se comptabilise pas dans notre sacro-saint PIB, les activités du Care, du SOIN que nous prenons des autres, le temps d’éduquer, de transmettre de débattre – ce que nous faisons ici – activités nécessaires qui font du BIEN et tissent des LIENS, mais  qui sont « légères », sans laisser d’empreinte sur le patrimoine naturel.
Ces idées méritent une plus grande audience que “l’impératif” de la croissance dont on vous rabat les oreilles à longueur de temps et de médias interposés.

QUESTIONS :
-    Comment résoudre le problème du CHÔMAGE sans croissance ? (réduction. du temps de travail, rénovation urbaine, thermique, etc.)
-    Comment se fait-il que les économistes orthodoxes  ne voient pas de mal dans la SPÉCULATION sur les ressources naturelles RARES (comme les énergies fossiles, l’eau, l’air, le sol, la terre) ?
-    Que pensez-vous de l’idée d’un nouvel indicateur basé non plus sur la richesse matérielle mais sur le BONHEUR ?
-    Que dites-vous d’une CROISSANCE VERTUEUSE, ou d’une CROISSANCE VERTE ?
-     
Article paru sur le site de SCIENCES & AVENIR le 24 mars 2014 :
C'est une idée très communément admise que pour combattre la crise, il faut impérativement que la croissance reparte à la hausse. D'ailleurs, nombre de commentateurs politiques voient d'un très bon oeil que le PIB de la zone euro amorce une timide progression de 0,3% entre octobre et décembre après avoir mollement grimpé de 0,1% les trois mois précédents. Mais la croissance est-elle la panacée ?
Pour Dominique MEDA l'obsession de la croissance et de la consommation illimitées représente le mal le plus dangereux du capitalisme contemporain : faute de les maîtriser, c'est l'avenir de notre planète et de nous autres Humains qui est en jeu.
La transition écologique est donc une nécessité politique. Que faudrait-il faudrait faire pour la faire avancer ?

 

 


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