SANS EMPLOI

Lundi 7 novembre 2016, 19H15
Conservatoire Paul Dukas
 53, rue du Charolais, Paris 12e, métro Montgallet

THÈME : SANS EMPLOI – UNE CHANCE POUR DEMAIN ! 
 
INVITÉ : Raphahël LIOGIER,
 philosophe, sociologue, professeur à l’Institut des Sciences Politiques d'Aix-en-Provence et au Collège international de philosophie (Paris), il dirige également l’Observatoire du religieux à Aix et donne des séminaires aux Etats-Unis.
Auteur de « SANS EMPLOI - Condition de l’homme postindustriel (Les Liens qui libèrent, LLL, novembre 2016)
 
Bienvenus à cette conférence sur un livre qui d’emblée bouscule nos idées reçues. Etre sans emploi – n’est-ce pas la honte ? Non, répond Raphaël LIOGIER, c’est une chance pour demain ! Pour lui la robotisation et l’essor de l’économie collaborative ne sont pas un fléau mais l’occasion de nous libérer au profit de l’activité créative et contributive. Mais cela ne va pas sans une révolution de notre système politique de distribution des richesses.
 
Nous vivons dans une économie d’abondance qui produit de plus en plus de biens – souvent d’ailleurs superflus - pendant qu’en même temps les SDF et autres précaires dorment sur les trottoirs de nos villes. 
Pourquoi ?  A cause du chômage, car il n’y a plus assez d’emplois pour tout le monde. Suite à l’automatisation et la robotisation nous produisons plus et mieux. Les machines remplacent l’effort humain. Et pourtant jamais il y a eu autant de burnout et de stress au travail. 
 
Comment sortir de ce paradoxe ? En changeant nos idées reçues. L’économie doit- elle être mise au service de l’homme ou l’homme au service de l’économie ? demandait Vivian Forester il y a déjà 30 ans. Mais nous  nous accrochons à nos emplois comme au radeau de la méduse. Dans les sondages le travail est cité comme première valeur pour les Français et le chômage comme la première des calamités. Quoi d’étonnant que la robotisation et l’intelligence artificielle sont considérées comme des fléaux qui vont « voler nos emplois » - au lieu de penser qu’ils pourront nous «dérobotiser »  et libérer du temps pour un travail créatif..
De même nos élites politiques restent aveugles en promettant vainement de nouveaux emplois, la création même de « bassins d’emploi », au lieu de prendre à bras le corps des réformes systémiques de redistribution des richesses.
 
Mais comment vivre sans emploi ? Avec un revenu d’existence inconditionnel, dit Raphaël Liogier en proposant un taux assez élevé entre 1000 et 18000E. Comment le payer ? En imposant le capital tout en abolissant l’impôt sur le revenu..  Belle utopie et véritable challenge pour nos politiques !
 
Mais un nouveau paradigme s’impose. Le travail salarié n’a pas toujours existé. Il est l’apanage de l’industrialisation qui n’a pris son essor qu’au 19e siècle avec le pillage  des minerais et autres richesses de la planète, ce qui aujourd’hui nous mène droit à la destruction de notre environnement. En Grèce, berceau de notre civilisation, les philosophes s’adonnaient à la pensée et aux affaires de la cité en considérant le travail  comme un esclavage indigne d’un homme libre.
 
Alors  pourquoi ne pas saisir la chance aujourd’hui de  changer de cap en travaillant de moins en moins mais plus créativement ?  Libéré de l’Emploi, l’homme pourra enfin se permettre d’ŒUVRER !
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