L'ndividu qui vient...

UNIVERSITÉ POPULAIRE DEMAIN, QUELS HUMAINS

du 25 février 2014 à 19H30
Mairie 2ème

THÈME : L’INDIVIDU QUI VIENT… APRÈS LE LIBÉRALISME
INVITÉ : Dany-Robert DUFOUR 
, philosophe
(VOIR AUSSI) <http://rencontres-et-debats-autrement.org/index.php?page=le-role-des-philosophes-dans-nos-societes-en-mutation>

Nous sommes heureux de recevoir le philosophe Dany-Robert DUFOUR pour son ouvrage « L’INDIVIDU QUI VIENT …après le libéralisme », un titre qui est en phase avec le thème général de cette Université Populaire : DEMAIN, QUELS HUMAINS ?
D.R.DUFOUR est professeur en philosophie de l'éducation à l'Université ParisVIII, et ancien directeur de programme au Collège International de Philosophie.
Il enseigne régulièrement à l’étranger, en particulier au Brésil, en Colombie et au Mexique. Son travail se situe à la jonction de la philosophie politique et de la psychanalyse. Dany-Robert Dufour a l’art d’écrire des livres dont on se souvient: L’ART DE RÉDUIRE LES TÊTES, ON ACHÈVE BIEN LES HOMMES, LE DIVIN MARCHÉ ou LA CITÉ PERVERSE, libéralisme et pornographie. Voilà des titres-choc qui font le procès du libéralisme qui pour lui n’est pas seulement une doctrine  économique mais une pensée totale qui affecte tous les autres domaines, toutes les économies humaines, car nous échangeons non seulement des biens, mais aussi des mots, du sens, des valeurs, des façons d’être-soi et d’être-ensemble.

« L’individu qui vient…. après le libéralisme» est le livre le plus prospectif qui ouvre la perspective d’une nouvelle RENAISSANCE fondée sur un individualisme authentique, à ne pas confondre avec ce pur égoïsme prôné par le marché. Un marché qui veut libérer nos pulsions pour aspirer au « toujours plus ». Le succès du libéralisme s’explique justement par cette promesse d’une richesse infinie, comme si les ressources planétaires aussi étaient infinies.
« les vices privés font la vertu publique », c’est ainsi que le médecin Bernard de Mandeville a formulé en 1704 la phrase-clef du libéralisme : Mais au plus tard avec la crise financière de 2008 nous avons vu que les vices privés - cette aspiration des spéculateurs au toujours plus - sont loin de faire la vertu publique.

Les philosophes grecs - ainsi que Freud – ont prôné la maîtrise des passions, contrairement au libéralisme qui nous demande au contraire de libérer nos passions et nos pulsions. Et on sait maintenant avec la crise systémique que nous vivons où cela nous mène : à des fortunes ou des accumulations financières totalement aberrantes et  à l’épuisement des ressources.
Mais dans « Individu qui vient…. » DR DUFOUR ne s’en tient pas qu’aux constats, il propose aussi des solutions sous forme de « trente mesures d’urgence pour offrir à chacun quelques chances de se réaliser comme individu » en annexe (pp. 359-385).

 
Synthèse par Dany-Robert DUFOUR:
L'individu qui vient… après le libéralisme.
Après avoir surmonté en un siècle les deux séismes majeurs que furent le nazisme et le stalinisme, la civilisation occidentale, se trouve emportée par le libéralisme d'aujourd'hui, l'ultra et le néolibéralisme. Il en résulte une crise générale d'une nature inédite : politique, économique, écologique, morale, subjective, esthétique, intellectuelle...
Il n'y a cependant nulle fatalité dans cette troisième impasse historique en un siècle. Il convient en effet de reprendre les choses là où elles ont été interrompues par le triomphe de cette religion immanente et matérialiste qu'on a appelé, dans un précédent ouvrage, le divin Marché. Laquelle fonctionne, comme toute religion, sur une promesse : le salut par l'augmentation sans fin de la richesse. Fuite en avant qui mène tout droit à la dévastation du monde. Pour obvier à ce sort, il faut en revenir au cœur de la civilisation occidentale afin d'y trouver les principes nécessaires à la refondation de notre monde. Cette civilisation possède les sources et les ressources nécessaires à sa Renaissance pour peu qu'on se donne un droit d'inventaire sur les deux sources du grand récit occidental :
- le récit monothéiste, que les Latins tenaient de Jérusalem, pour lui faire admettre une seconde fois la dignité de l'homme et de la femme
- le récit du Logos, venu des Grecs et d'Athènes en particulier, en visant à le débarrasser de l'exclusion qu'il prononçait à l'encontre de certaines catégories de citoyens voués à l'entretien des maîtres.
L'enjeu, c'est tout simplement la perspective d'une nouvelle Renaissance


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