La mise à mort du travail

Ciné-Débat  Vendredi 31  mai 2013

Centre d’animation de la Place des Fêtes

Projection de La mise à mort du travail, 3ème volet, documentaire primé de Jean-Robert VIALLET qui a obtenu le prestigieux prix ALBERT LONDRES.

Thème : Le Coût de l’Excellence - Du diktat des actionnaires à la “servitude involontaire” des salariés

DEBAT avec Danièle LINHART, sociologue, directrice de recherche au CNRS. Elle  enseigne à l’université Paris X Nanterre et a dirigé l’ouvrage collectif : Pourquoi travaillons-nous ? et plus récemment : Travailler sans les autres ?

Ce documentaire dont vous allez voir la 3e partie , LA DÉPOSSESSION, est en fait un tryptique de 3 heures dont les deux 1ères parties ont pour titre LA DESTRUCTION et L’ALIENATION. Inutile de dire qu’il est très difficile de pénétrer dans l’intérieur de  cette chasse gardée qui est l’entreprise, et ce n’est pas la seule raison pourquoi Jean-Robert VIALLET a obtenu le prix Albert Londres pour cet excellent film qui est passé sur FR3 en prime-time, la 3e partie à 23H. Cette 3e partie montre bien qu’aujourd’hui  ce ne sont pas seulement les salariés mais les patrons eux-mêmes qui sont pris dans l’engrenage du capitalisme financier où les actionnaires font la pluie et le beau temps.

Les entreprises auscultées par JR VIALLET en collaboration avec Christophe NICK sont CARGLASS et FENWICK, des « boîtes normales », pour rendre plus évident encore ce qui se passe pour des milliers d’autres entreprises à travers le monde.  On y voit l’isolement des salariés par ces nouvelles méthodes de management – c’est le règne du chacun pour soi, enrobé de belles paroles sur l’épanouissement au travail. On découvre aussi que l’optimisation des normes du travail aboutit en fin de compte à l’auto-élimination des travailleurs. C’est là qu’intervient la servitude volontaire chère à LA BOÉTIE, mais plus encore la SERVITUDE INVOLONTAIRE des salariés victimes de ce système du « TOUJOURS PLUS » dikté par les actionnaires.

Synopsis : LA DÉPOSSESSION

Quand les actionnaires dictent la loi de l’entreprise, managers et salariés s’engagent dans une course sans fin à la rentabilisation. L’histoire nous transporte d’une usine de Fenwick – un fabricant industriel de matériel de manutention implanté dans le centre de la France – jusqu’aux arcanes de la finance new-yorkaise. Petite entreprise française née il y a 150 ans, Fenwick est rachetée en 2006 par l’un des financiers les plus redoutés des États-Unis, Henry Kravis. Un homme à la tête du fonds d’investissement KKR, dont les ventes annuelles dépassent celles de Coca-cola, Disney et Microsoft cumulées. Avec ce rachat, pour les salariés français de Fenwick, la donne va radicalement changer. C’est la chasse aux pauses, aux gestes superflus, aux pas perdus dans l’usine.

Dans les étages supérieurs, les cadres et représentants de l’entreprise sont appelés à éliminer leurs collègues ou même à s’autoéliminer au nom de  la loi inexorable du “toujours plus”.

Tous sont soumis au diktat de l’EXCELLENCE. Mais l’excellence d’une année devient la norme de l’année prochaine et ainsi de suite. Le capitalisme financier réussit-il à faire participer les salariés à leur propre mise à l’écart ?

Une réalisation efficace, qui allie rigueur sociologique, enquête journalistique et dramaturgie, avec les interventions d’observateurs pertinents - et notamment Vincent de Gaulejac, sociologue, Laurent Hebenstreit, éditeur, Christophe Dejours, psychanalyste, Paul Jobin, sociologue, et Frédéric Lordon, économiste - nous convie à examiner comment, sous couvert d’élimination des gaspillages, de recherche de l’excellence, se met en place un véritable outil d’aliénation. 

 


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