Technologie et cerveau

Mardi 26 février à 19H15, Mairie 2e

4e conférence-débat sur le thème général: DEMAIN, QUELS HUMAINS ? 
THÈME de la soirée:
LE CERVEAU ET LA VIE TECHNIQUE

INVITÉS:
Bernard STIEGLER, philosophe
Alain PROCHIANTZ, neurobiologiste, professeur au Collège de France 
Que se passe-t-il dans l’organe cérébral de ceux qui vivent au milieu d’organes artificiels? Le rapport du cerveau humain à son milieu technique peut-il être pensé sur le même modèle que le rapport entre le cerveau des animaux et leur milieu dit naturel ?

 
Ce soir nous avons comme invités un philosophe et un chercheur scientifique, qui n’ont pas écrit de livre ensemble mais qui se retrouvent pour dialoguer sur le thème « LE CERVEAU ET LA VIE TECHNIQUE » : Je vous présente le philosophe Bernard STIEGLER et le neurobiologiste Alain PROCHIANTZ, professeur au Collège de France.
B. STIEGLER est directeur de l’IRI, l’Institut de Recherches et d’Innovation au Centre Georges Pompidou, fondateur de l’association ARS Industrialis (Association internationale pour une politique industrielle des technologies de l'esprit). Il dirige chaque année un colloque international LES ENTRETIENS DU NOUVEAU MONDE INDUSTRIEL qui a lieu au centre Pompidou et que certains d’entre vous connaissent. En outre il parcourt l’Europe et le monde, du Japon aux Etats-Unis en passant par la Chine, pour donner conférences et séminaires, et écrit au moins un livre par an. Il est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages dont je ne cite que quelques titres enchanteurs comme justement :
, paru 2006,
Ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue (2011), et le dernier en date Etats de choc, Bêtise et savoirs au XXIè siècle (2012), pour lequel nous l’avons reçu à la salle Jean Dame non loin d’ici. C’est un philosophe qui s’intéresse non seulement à la Psychanalyse (celle de Deleuze et Guattari) mais à l’Esprit en général, donc au cerveau.
En mars paraîtra un nouveau livre de B. Stiegler PHARMACOLOGIE DU FRONT NATIONAL où il sera beaucoup question du cerveau ! Peut-être vous trouvez étonnant qu’un philosophe se mêle de questions politiques. Mais la politique a été la première préoccupation des philosophes grecs dans la cité d’Athènes, et Bernard Stiegler tient beauoup à cette origine. C’est un vrai philosophe dans la CITÉ ! Il a d’ailleurs fondé une école de philosophie - SKOLÉ - à Epineuil-le-Fleuriel où il habite, un petit bourg connu par Alain FOURNIER et son roman LE GRAND MAULNES. Parallèlement il donne un cours de philosophie diffusé par visioconférences - nous sommes dans la vie technique - pour les doctorants dans le monde entier dont il est le directeur de thèse.
 
Son interlocuteur est le neurobiologiste Alain PROCHIANTZ, spécialiste du cerveau et professeur au Collège de France. Il a obtenu le GRAND PRIX de l’INSERM en 2007 pour ses découvertes. Pourtant c’est un chercheur assez atypique, car il a aussi écrit des pièces de théâtre avec son ami Jean-François PEYRET, en particulier « EX VIVO/IN VITRO » qui thèmatise la PMA, la procréation médicalement assistée, les cellules souches et l’embryon, et qui a été jouée au théâtre de La Colline en 2011.
En dehors de son intérêt pour le théâtre et la littérature, il a surtout écrit de nombreux ouvrages scientifiques dont je cite seulement les titres les plus éloquents et qui parfois trahissent son humour:
·         Les Stratégies de l'embryon
·         Les Anatomies de la pensée - À quoi pensent les calamars ? 
·         La Génisse et le Pythagoricien - Traité des formes, co-écrit avec J.-F. Peyret (2002)
Son dernier livre paru fin 2012 s’appelle:
Qu’est-ce que le vivant?”, éditions du Seuil, 2012.
Nous y apprenons aussi des choses sur le cerveau humain qui fait toute la différence avec les animaux, puisque le cerveau de l’HOMO SAPIENS a ces « 900 centimètres cubes de trop » par rapport à ses cousins les chimpanzés, eut égard à sa petite taille. C’est ce cerveau volumineux et plastique qui a aidé l’homme dans sa stratégie de survie et d’adaptation à un environnement souvent hostile. Grâce à son cerveau il a pu avoir recours à des outils techniques et linguistiques et à la transmission par apprentissage de génération en génération. C’est donc par la taille du cerveau et l’usage de ces outils qui lui servent de prolongements du cerveau, que l’homo sapiens se distingue essentiellement du reste des animaux. Et plus il utilise son cerveau, plus il augmente. Belle preuve de sa plasticité. Car les australopithèques n’avaient que 350 cm3 de cerveau, l’homo sapiens en a 1500 cm3. Vous en apprendrez davantage par la rencontre-débat avec les invités.
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