CERVEAU AUGMENTE, HOMME DIMINUE
Vendredi 24 mars 2017, 19H45
médiathèque Antony, 8 rue Maurice Labrousse, à 1mn de la gare d’Antony (parcours fléché), RER ligne B (20 mn de la gare du Nord)
Cycle: LE MONDE EN QUESTION
THÈME : CERVEAU AUGMENTÉ, L’HOMME DIMINUÉ ?
INVITÉ : Miguel BENASAYAG, philosophe et psychanalyste argentin,
auteur de « CERVEAU AUGMENTÉ, L’HOMME DIMINUÉ »
RÉSUMÉ
Depuis leurs labos des chercheurs annoncent la possibilité d’améliorer la nature humaine, de procéder à de véritables thérapies de réparations à même de donner la vue aux aveugles, de faire entendre les sourds ou de faire marcher les paralytiques.
Dans son dernier ouvrage, le philosophe et psychanalyste Miguel Benasayag montre ce que l’on perd d’humanité à courir après les promesses d’un « cerveau augmenté ».
Les progrès récents des neurosciences ont levé un large coin de voile sur les mystères du cerveau. On sait aujourd’hui « comment les molécules interviennent dans la régulation fine des pensées, des sensations et des affects. Ces avancées servent en même temps de paravent aux tenants d’une vision totalement instrumentale du cerveau. De la modélisation des mécanismes cérébraux, on glisse en effet très vite vers l’identification du cerveau à un ordinateur et la réduction de la personne à « un simple programme ». Contre le réductionnisme numérique, et le fantasme sous-jacent d’un « cerveau augmenté », M. Benasayg rétablit quelques distinctions élémentaires. Sur la mémoire, par exemple : « La mémoire artefactuelle des ordinateurs stocke en effet des données, mais ne les transforme pas comme le fait la mémoire humaine. » Etranger à l’oubli, l’ordinateur ne peut hiérarchiser les souvenirs. Or, sans cette hiérarchie quelle singularité ?
De même : « L’amour, la joie ou le deuil sont en réalité des dimensions situationnelles déjà incluses dans des réseaux d’échanges. » Idem pour l’intelligence, qui « est toujours celle des situations », et ne peut donc être réduite au calcul de la machine. Alors le cerveau « augmenté » est-il si désirable ? Ne perdons-nous pas l’essentiel de notre humanité ?
Exemple : Pourquoi certains sourds s’opposent-ils à l’implant cochléaire pour leurs bébés? Les sourds ont développé la langue des signes depuis des temps immémoriaux et dans toutes les cultures du monde. Cette langue des signes n’est pas un simple « outil » comme le braille pour les aveugles. C’est une culture propre aux sourds qu’ils ne veulent pas perdre en acceptant de rentrer dans la norme.
Les sourds ne se considèrent pas comme handicapés. Ce que la technoscience considère comme « progrès » leur ferait perdre leur culture singulière et la possibilité de la transmettre.
Ce livre « Cerveau augmenté, l’homme diminué » - tout comme « Organismes et artefacts » - est un plaidoyer du philosophe et psychanalyste pour respecter le vivant pour qu’ « une supposée augmentation quantitative ne finisse par écraser les dimensions qualitatives propres à la vie, celles du sens et de la complexité ».
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